Arac-Attack vs Tarantula. 1955>2002 !

Un duel pas banal, qui met en scène une pelleté d’araignées géantes. Arac-Attack, les monstres à huit pattes (Eight Legged Freaks de son vrai nom) signé Ellory Elkayem rencontre Tarantula, un classique des années 50 de Jack Arnold.  Si l’envie me prend de faire ce parallèle, c’est parce que je viens de (re)voir ce que les producteurs de Independance Day et Godzilla ont fait de ce mythe des araignées mutantes géantes qui attaquent une petite ville tranquille, et je réalise qu’en 1955 on n’avait pas d’effets numériques, mais on avait des choses à dire,  l’occasion de faire un petit focus sur le film de Jack Arnold qui est sorti en DVD en 2007 par chez nous dans une édition sous-titrée française, je vous donnerai un lien pour le commander à la fin de cet article.

David Arquette tient le rôle phare de Eight Legged Freaks, on comptera aussi dans l’effectif la jeune Scarlett Johansson dans une prestation d’une transparence remarquable, il faut bien commencer sa carrière quelque part. Un bidon de produits toxique et des expériences hasardeuses conduisent de gentilles petites araignées au gigantisme. On mettra aussi en avant l’appât du gain qui pousse certains à accepter ces expériences sous leur sol sous prétexte d’arrangements financiers. Bien sûr, ces monstres à huit pattes finiront par croiser la route d’êtres humains autochtones et les dévoreront dans d’horribles bruits cartoonesques (qui nous permettent d’apprendre que les araignées crient, mais c’est un classique…). Rien de neuf sous le soleil, les effets sont totalement numériques, et le problème du numérique c’est que les limites du budget apparaissent de manière plus douloureuses… On est en 2002, mais ça fleure bon les années 90.


La tarentule crie aussi, mais elle est seule. Tarantula date de 1955 et on ne parle pas ici de produits toxiques, ou pas tout à fait. Il a été fait un parallèle entre cette vilaine bête et la peur du nucléaire, ainsi que la peur du communisme. Ces deux craintes étaient de toute façon liées à cette époque, un an seulement après la fin de la “chasse aux sorcières” menée par McCarthy ! “Tarantula” évolue donc dans une contexte plus  chargé politiquement, et ne se préoccupe pas forcément de protection de l’environnement. Le monstre est ici une menace internationale ! Cette brave petite araignée (bon, c’est une tarentule déjà à la base) va prendre de l’embonpoint pour finalement mesurer plus de 30 mètres de haut. Pas d’effet numérique ici, forcément, mais la surimpression d’une véritable tarentule filmée en gros plan, l’effet subit le poids de la technologie de l’époque mais a le mérite de ne pas souffrir d’une animation numérique détectable à 10 mètres ! Les mouvements de la bestiole sont évidemment bien plus sympathiques (si tant est qu’on aime les vieux films).

Ellory Elkayem a en 2002 fait dans la facilité. Mais c’est son truc, puisque le gaillard s’est permis une paire d’années après de proposer Return of the Living-Dead 4 et Return of the Living-Dead 5 usant jusqu’à l’os une licence que Dan O’Bannon avait fait naître (avec le 1er) et que Brian Yuzna avait tué (avec le 3ème). Jack Arnold quant à lui s’est amusé 2 ans après cette grosse araignée à prendre le problème à l’envers avec The Incredible Shrinking Man tiré d’une nouvelle de Richard Matheson. Il aura ensuite oeuvré pour la télé avec des épisodes de Super Jaime, copine de L’homme qui valait trois milliards) et bien d’autres. Il est mort en 92.

Sans aucun doute, Tarantula vainqueur par KO, avec un fond bien plus intéressant (étant donné le contexte du film) même si la forme a une cinquantaine d’années. Les effets numériques, c’est moche ; les marionnettes c’est mieux.

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